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80 ans du Débarquement de Provence

« Des hommes d’exception promis aux sentiers de la gloire »

Le 6 juin 1944, une formidable armada alliée s’attaque à la forteresse Europe en débarquant sur les plages de Normandie.

Deux mois après le débarquement de Normandie, les Alliés lancent un deuxième débarquement en France. La scène comporte trois actes. Un débarquement à la fois par air et par mer, la conquête des ports de Toulon et de Marseille, puis la remontée le long du Rhône et la jonction avec l'armée de Patton venue de Normandie.

400 000 SOLDATS ALLIES

Ce projet d'un deuxième débarquement rassemble, sous le commandement du général Patch, 400 000 soldats américains, anglais, canadiens et français. Ces derniers sont les plus nombreux avec 260 000 hommes de l'Armée B française, l'armée d'Afrique, placée sous les ordres du général Jean de Lattre de Tassigny. En face, 230 000 soldats allemands appartenant au groupe d'Armées « G » du général Blaskowitz. Pour l'Armée française, c'est le moment tant attendu, le jour de gloire espéré. Depuis Tarente, Naples, Oran et Ajaccio, 800 navires convergent vers nos côtes pour former une armada concentrée sur les points de débarquement choisis. 

La veille, Radio Londres diffusait le message pour la Résistance : « Le chef est affamé ». Les FFI attendaient le signal depuis des mois.

A l'aube du 15 août, les Alliés se déploient au large de la Provence. Dans la nuit claire et étoilée du 14 au 15 août, les premiers éléments débarquent sur la côte provençale.

Ce sont principalement les Commandos d’Afrique du lieutenant-colonel Georges-Régis Bouvet à l’Ouest, au Cap Nègre et au Rayol-Canadel.

Au matin du 15 août, les troupes américaines débarquent sur les plages de Sainte-Maxime, Saint-Tropez, Cavalaire, Pampelonne, La Croix-Valmer. Dans la journée du 16 puis du 17 août, la Garbo force, constituée essentiellement par des troupes françaises issues des colonies, débarque à son tour. Le Débarquement de Provence et la liberté reconquise dès le 15 août 1944 ont les couleurs tricolores ou de la bannière étoilée, et celle de la voile rouge, frappée de l'étoile d'or et du croissant, des Commandos d'Afrique.

L'histoire de la Provence reste à jamais liée à l'épopée de cette unité d'élite, la première à la délivrer de l'occupant. Ce sont ces hommes-là, d'une trempe incroyable, pétris de la rage de vaincre autant que de l'amour de leur patrie qui ont redonné son honneur à la France. Tout, de leur héroïsme jusqu'à leurs exploits, inspire le respect. Ces hommes d'exception qui ont choisi l'unité combattante la plus exposée, celle des missions réputées irréalisables, étaient promis aux sentiers de la gloire. Et pourtant, cette troupe d'Africains est bien hétéroclite : volontaires pieds-noirs, Espagnols, Sud-Africains, Italiens, Arabes, Algériens et Marocains, soldats rescapés d'unités dissoutes, et beaucoup de jeunes qui ont dû tricher sur leur âge pour être enrôlés.

VENT DE LA LIBERTE

A La Londe-les-Maures, alors que la population en grande majorité s'est réfugiée dans les campagnes, alors qu'à l'occupation italienne succède l'occupation allemande, alors qu'aux réquisitions d'habitations s'additionnent celles de denrées alimentaires, alors que les interdictions de circuler et le couvre-feu ne font que s'ajouter aux vexations, les habitants sentent, en ce mois d'août 1944, le vent de la liberté souffler.

Il est 16h, lorsque les soldats américains, débarqués depuis l’avant-veille sur les plages de La Croix-Valmer, de Cavalaire et du Lavandou, pénètrent sur le territoire de la commune.

L'avant-garde de la 3ème Division d'Infanterie US entre en contact avec quelques résistants londais. Ils informent l'officier américain mais également les troupes de la 1ère Division Française Libre du Général Brosset de la présence des Allemands sur le domaine de Saint-Honoré et de la Pabourette. Au petit matin du 18 août, alors que les unités allemandes se sont repliées sur les blockhaus de Mauvanne, le passage des motos de reconnaissance du premier bataillon des fusillés marins et des Commandos d’Afrique, emmenés par le Capitaine Ducournau, marquent la libération définitive de La Londe et sonne la fin de l’occupation allemande.

Photos Olivier LALANNE.

A NOTER...

Joseph Spada, François de Leusse et Louis Bussonne, les héros londais

Le 17 août est un événement majeur dans la cité estivale. Cérémonie, défilé de véhicules d'époque, cette année, plus que jamais, la célébration du 80ème anniversaire du Débarquement rendra hommage aux héros de la Ville et notamment aux Commandos d'Afrique. Mais aussi à Joseph Spada, jeune londais, engagé dans le bataillon des commandos d'Afrique et tué lors de l'assaut du fort Salberg dans le territoire de Belfort. A François de Leusse, libérateur du château de Brégançon, qui s’est illustré héroïquement lors de la campagne d'Alsace, et qui fut maire de La Londe durant 24 ans. Et à Louis Bussonne, exécuté de plusieurs balles dans la tête par le chef des Feld-gendarmes de la Kommandantur, après avoir neutralisé le système de mise à feu du pont du Pansard.

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