Sécurité

Pélicandrome de Hyères

François de Canson : « Il a fallu 6 ans de détermination pour faire aboutir ce dossier »

Le 18 juillet, Renaud Muselier, président de la Région, entouré de Philippe Mahé, préfet du Var, et de François de Canson, vice-président de la Région, en charge de la prévention des risques majeurs, a inauguré le pélicandrome de Hyères. 

Les risques naturels étant omniprésents en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, la Région agit sur cette thématique dans le cadre de sa compétence en matière d’aménagement du territoire et biodiversité. C'est en ce sens qu'a été inscrit dans le Plan climat régional « Gardons une COP d’avance » le déploiement d’un grand plan incendie « Guerre du feu ». Depuis sa création en 2018, 35 millions d’€ ont été déployés par la Région pour répondre aux 3 grands principes : Prévenir, Combattre et Reconstruire.

François de Canson répond aux questions de La Gazette du Var.

Comment est né le plan « Guerre du feu » et la volonté d’installer un pélicandrome sur la base aéronavale de Hyères ?

François de Canson. Au lendemain du feu qui a dévoré 2000 hectares entre Bormes et la Londe en 2017, avec le président Renaud Muselier, nous avons décidé de lancer un dispositif inédit contre les incendies que nous avons appelé « plan Guerre du feu ».

Un chiffre tout simple. Sur les 15 incendies dépassant les 5 000 hectares brûlés en France, la moitié sont dans le Var, département le plus boisé de France.

Personne ne peut rester indifférent devant un tel constat. Nous nous sommes dit que ce territoire béni des dieux devait être préservé et que la Région avait la capacité d’agir.

Pour gagner cette Guerre du Feu, il a fallu des moyens, une méthode et des hommes.

La Région Sud a déployé des moyens financiers conséquents ?

FDC. Oui, depuis 2018, nous y avons consacré 35 millions d’€. Cette année ce sont 7,2 millions qui sont dédiés à la lutte incendies avec le soutien des fonds européens.

Quelle est la méthode ?

FDC. Trois axes ! Prévenir, combattre et reconstruire. Prévenir avec, notamment, 250 gardes régionaux forestiers déployés cette année dans nos massifs mais aussi à travers l’aide aux communes pour les actions de débroussaillement.

Pour reconstruire, nous nous sommes dotés de deux outils uniques en France. Le premier est le fonds Respir. Il permet d’accompagner la reforestation de zones sinistrées en partenariat avec des partenaires privés. Le second, le fonds d’adaptation au réchauffement climatique dédié aux conséquences du réchauffement climatique et donc au post-crise, à destination des territoires, des entreprises, du monde agricole…

Dans le cadre de notre axe « combattre », le challenge était clair : doter la Région d’un pélicandrome pérenne armé sur la période estivale. Nous l’avons créé sur la base navale de Hyères.

Vous vous êtes personnellement battu pour défendre ce pélicandrome de Hyères ?

FDC. Oui. Il a fallu 6 ans de détermination et d’engagement pour faire aboutir ce projet que m’a confié Renaud Muselier. Il a fallu la constance du SDIS et la bienveillance des équipes de la BAN. Je tiens à remercier l’État et le préfet Mahé pour son soutien.

Qu’est-ce que ça va changer ?

FDC. L’évolution est fulgurante !

Concrètement nous changeons de modèle ! Nous nous dotons, au niveau régional, d’un dispositif moderne et performant de remplissage prenant en compte l’évolution de la flotte de la Sécurité civile vers de gros porteurs comme les Dash.

Nous disposions jusqu’à présent d’un pélicandrome mobile qui pouvait ravitailler un avion à partir d’une citerne sur camion avec une seule ligne de tuyau d’alimentation. Il fallait 24 minutes pour charger deux Dash. L’objectif espéré était d’en remplir deux simultanément en 6 minutes. Lors de sa mise en œuvre notamment lors du dernier feu de Vidauban les deux Dash étaient chargés en 4 minutes 30.

Le gain de temps et la complémentarité des moyens aériens sont les clefs d’une réponse efficace dans la lutte incendies. Nous y sommes !

Propos recueillis par Philippe URBAIN

Photos Philippe OLIVIER.

En présence de :

Jean-Louis MASSON, président du Conseil départemental,

Dominique LAIN, président du Conseil d’Administration du SDIS du Var.

ENCADRE

Le plan de financement 

Le montant des travaux et études s’élèvent à 4 916 214€.

Le montant des aides financières votées par la Région :

2 667 350€, soit 54,26% du montant et se décompose de la manière suivante :

- 179 350€ : étude préalable.

- 2 100 000€ : aide pour la Maîtrise d’Œuvre et travaux.

- 388 000€ : aide complémentaire maîtrise d’œuvre et travaux.

Le Conseil départemental finance 1 162 864€, soit 23,65%.

L’État finance 1 086 000€ via le fonds vert soit 22,09%.

 

Imprimer E-mail

Demo

L'actualité économique et politique du littoral varois

Edité par ADIM (fondée en 1983)

174, rue Eugène Baboulène - Apt.43 - Bât.B

83250 La Londe les Maures